Jusqu'au début des années 30, plusieurs départements ruraux français imposaient l'installation de plaques minéralogiques en ardoise sur les automobiles. La mesure avait été prise pour soutenir l'exploitation des carrières en nette baisse depuis que les tableaux noirs des écoles avaient été largement remplacés par du bois peint en noir.
Les chiffres et les lettres étaient gravés à la main par les femmes et les enfants de carriers pour arrondir leurs fins de mois. Malheureusement, le ministère des transports dut interdire l'utilisation des plaques minéralogiques en ardoise, car ces dernières avaient trop tendance à se désagréger sur la route en raison de la vitesse de plus en plus élevée des autos et des secousses que cela occasionnait. Les éclats crevaient les pneus et le mécontentement était grand.
Cette industrie périclita rapidement et la deuxième guerre mondiale y mit un terme définitif. Mais, si nous parlons aujourd'hui encore de plaques minéralogiques, c'est en souvenir de ces valeureux artisans qui travaillaient la pierre. Le saviez-vous?
4 commentaires:
Or il se trouve que la plaque minéralogique donnée en exemple a une histoire: C'était celle de mon arrière grand-oncle du côté maternel!!!
Les gisements d'ardoises se situaient surtout dans l'Ariège voisine (le 31 est le n° de département de la Haute-garonne), mais la région angevine, premier producteur français d'ardoise faisait du dumping et essayait d'imposer, grâce à des copinages politiques à Paris (Gilbert-Marie de Saint Petzy de la Mallenombreuse, député-maire d'Aigrefouin, près des gisements d'ardoise vive de Trélazé, ministre des minéraux et du sous-sol dans ces années là), l'ardoise d'anjou pour toutes les plaques minéralogiques françaises...
L'arriège entra dans la résistance et innonda le marché de plaques non autorisées, la plaque 279 GA 31 est, historiquement la dernière plaque ariègeoise sortie de l'usine d'Oust en Haut Couserans: avec l'arrivée du front populaire, ces pratiques de clientellisme politico-affairistes n'avaient plus lieu d'être (d'ailleurs, le nouveau ministre des minéraux et des sous-sols, Loic-Yann de Pen Cloaëc, imposa le granit breton pour les nouvelles plaques).
z merci Emile Sabord de nous avoir fait revivre ce grand moment de l'histoire minérale (d'ailleurs, l'ariège est grande productrice d'eaux minérales, mais c'est une autre histoire).
Merci Zit pour ces précisions fort utiles.
Je ne résiste d'ailleurs pas à citer mon arrière grand-oncle à moi (du côté paternel) qui disait: "Quand les souris dansent, Minet râle."
Mais lui n'avait qu'un vélo...
Oui mais comment ils faisaient quand ils pleuvait?
Mais François! Les chiffres étaient gravés et pas écrits à la craie, voyons!
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