jeudi 28 février 2008

Histoire de l'art: La toile la plus ratée de Balthus

La rue, Balthus, 1933-35.

Voici une toile de Balthus particulièrement ratée. Elle est souvent citée en exemple dans les écoles d'art pour sa composition chaotique, sa perspective approximative et son choix de couleurs qui horrifierait le plus endurci des daltoniens.

Réalisée en 1933-35, cette scène de rue représente à gauche un couple aux intentions peu claires, surtout si l'on considère qu'ils le font en public. On voit ensuite, sur le trottoir à l'arrière-plan, un cuisinier qui ressemble à une silhouette en bois. D'ailleurs, c'est une silhouette en bois.

Le jeune enfant, dont on ne sait même pas si c'est un garçon ou une fille, est tellement mal proportionné qu'on n'a même pas envie de savoir si c'est un garçon ou une fille. L'homme en blanc portant une planche et la femme en noir sont des amis de Balthus qui désiraient figurer sur une toile. Mais ils étaient tellement moches que le peintre s'est arrangé pour qu'on ne voie pas leur visage.

Le personnage à la main sur le cœur est le médecin de Balthus. Il figure ici en échange de toutes les jolies petites pilules que le peintre a reçues et qui ont contribué à ses explorations de la stratosphère. La femme de droite porte son amant. Celui-ci a rétréci après avoir passé à la machine avec son costume de marin qui avait besoin d'un bon lavage à chaud.

Cette galerie de personnages improbables est confinée dans un décor de théâtre amateur aux couleurs propices à commettre un acte désespéré en se tailladant les veines avec un marshmallow.

Dans un éclair de lucidité, Balthus a tenté de brûler cette toile en 1948, mais l'étroitesse de sa cheminée l'en a empêché. Depuis, le tableau est systématiquement exposé avec une mise en garde aux personnes sensibles.

10 commentaires:

Anonyme a dit…

Et en plus, l'enfant qui joue avec une cuiller bleue au premier plan de la toile est sorti de chez lui en pantoufles !

Caplan a dit…

Thérèse, n'en rajoute pas, je t'en prie. La situation est déjà assez grave comme ça! ;-))

François Cuneo a dit…

Merci pour ce grand moment d'histoire de l'art.

Tu sais, avec toi, je comprends mieux la peinture.

Merci infiniment.

Caplan a dit…

François, je ne sais pas comment tu fais pour comprendre quelque chose à tout ça! ;-)

Merci de commenter depuis nos belles montagnes!

Anonyme a dit…

Et le docteur, c'est Peter Lore, et le mari marin, c'est Fred Astaire...

Je crois savoir qu'au début, c'était une commande du patron de l'estaminet qui est à l'arrière plan, en fait, pour honorer son ardoise, puis, quand le patron a vu cette horreur, il lui a demandé de bien vouloir effacer le nom du bistro et Balthus a du faire la plonge pendant 2 ans (de 1933 à 1935, c'est pour ça qu'il a mis si longtemps à la finir) pour effacer son ardoise...

z (qui sort, je répêêêêête, pour aller vomir...)

Anonyme a dit…

une critique sur un Balthus. cela existe! Un de mes peintre préféré…

Caplan a dit…

Il le reste, après cette ...critique?

Unknown a dit…

Très bien, très bien on a le droit de rigoler mais si cette critique est au premier degré c'est grave de bêtise et cet humour potache, si tel était son but, n'a aucune chance d'atteindre le second ! Navrant !

Caplan a dit…

Oui, effectivement, Balthus et le sens de l'humour, ça fait trois!

Anonyme a dit…

Triste époque.