Fantin Briquet imagina sa machine au début du mois de septembre 1939, après la première représentation de la pièce Les fantômes sont dans de beaux draps, de Jules-François Jappeau. Le théâtre de la Fosse Commune avait pour habitude de donner leur chance à des auteurs inconnus, qui le sont d'ailleurs tous restés.
Ce soir-là, Fantin assista à la pire représentation qui lui ait été donné de voir. Prudent, il avait pris une place bon marché au dernier rang. Au début du deuxième acte, il se décida à lancer des tomates sur la scène. Mais, sa faible constitution aidant, il ne réussit à atteindre que les premiers rangs du public avec ses légumes. Les malheureux destinataires, qui cherchaient eux-aussi un dérivatif pour tromper leur ennui, se précipitèrent sur le pauvre Fantin et le passèrent à tabac.
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A la Libération, il ne retrouva pas son canon à tomates qui avait été fondu pour en faire des blindages. Dégoûté, il renonça à aller au théâtre et se rabattit sur le cinéma, où il eut tôt fait d'inventer un aspirateur à pop-corn. Mais, comme la consommation de pop-corn n'était pas encore très fréquente à cette époque, il mourut dans la misère, incompris et amer. Le saviez-vous?
2 commentaires:
Il est des gens formidables dont le destin les voue à rester dans l'ombre, alors qu'il aurait suffi d'un rien pour qu'ils soient des héros.
Cela dit, sais-tu si il avait fait les plans ou réalisé un canon version sac à dos? parce que là, ça me semble bien gros tout de même, pour amener dans une salle sans se faire repérer.
Cela dit, j'avais un Canon à tomates, je suis passé sur Nikon à tomates.
J'en suis super-content. Son viseur est exceptionnel, et permet de toucher sa victime à coup sûr sur la partie du visage désirée.
Oui, François. Fantin était un précurseur. Aucun doute qu'aujourd'hui on serait capables de faire un appareil de taille plus réduite...
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