lundi 21 avril 2008

Made in China

Je viens de tomber sur ce dessin de Carlson. Le bonhomme, c'est moi, c'est vous, c'est nous tous. Nous pouvons hurler, manifester, menacer la Chine à l'occasion des jeux olympiques, ce ne sera que de la gesticulation tant que nous serons à ce point dépendants de la production industrielle chinoise.

Si on supprimait d'un coup tous les objets "made in China" qui nous entourent, nos gamins n'auraient plus rien pour jouer, nous n'aurions plus aucun ustensile dans nos cuisines et nous devrions nous passer de la plupart de nos appareils électriques. Dans ces conditions, pour soutenir le Tibet, le courage serait de boycotter à long terme les industries chinoises. Oui, mais l'avons-nous, ce courage? Le Tibet vaut-il pareil sacrifice de notre part?

Les Tibétains sont sous la coupe des Chinois et la vérité, c'est que nous le sommes tout autant. Nous nous sommes mis dans la gueule du loup en croyant profiter d'une main d'œuvre quasi gratuite et maintenant nous sommes honteux de nous être compromis avec un régime brutal et sans scrupules. L'idéal serait de s'en sortir en regardant la vérité en face sans utiliser la cause tibétaine pour masquer notre lâcheté.

7 commentaires:

François Cuneo a dit…

Les premières grèves pointent leur nez là-bas…

Dans quelques années, les salaires vont augmenter, les choses vont se rééquilibrer.

Juste une crainte: que dans l'intervalle, nous ayons perdu notre savoir-faire…

Caplan a dit…

Oui. Le comble serait que dans l'avenir nous devrons faire appel aux Chinois non pas pour leurs bas prix, mais parce qu'ils seront les seuls à pouvoir fabriquer certains objets... au prix fort!

Thérèse a dit…

Milsabor, merci ! Ta remarque parfaitement pertinente doit cependant être nuancée : les Chinois dépendent aussi de "nous" pour écouler leur production (leur marché intérieur est bien trop pauvre). Qui "nous" ? La France n'est que le cinquième marché d'exportation de la Chine. Avant, les États-Unis, le Japon, l'Allemagne (que le grand cric me croque si je dis des bêtises). Si les Occidentaux décidaient de se fâcher, ils auraient quelques arguments à faire valoir. Mais nos dirigeants sont obsédés par le "potentiel" du marché chinois. Personne ne veut renoncer à pouvoir leur vendre de la haute technologie (des avions, des centrales nucléaires, etc.). Jusqu'à aujourd'hui, les Chinois ne nous vendent rien de "stratégique" ... Sauf des fonds (des sous qu'ils placent dans les principales places financières mondiales)... qu'ils n'utilisent pas pour développer leur pays.

Anonyme a dit…

En France, contrairement à la Chine, on n'abrutit pas les masses ... pas besoin, elle le sont déjà.

zit a dit…

J'ai longtemps hésité, l'année dernière, entre un petit Olympus étanche et un Panasonic pour madame, j'ai fini par choisir le Pana: c'était le seul "made in Japan"... Un peu dérisoire, comme exemple, mais tant qu'on peut faire un choix...

z (pas les moyens d'acheter du pas cher, je répêêêêêête: faut ksa dure).

Caplan a dit…

Thérèse, oui, les Chinois dépendent de nous pour leurs exportations. Mais sommes-nous prêts à renoncer à importer des biens chinois?

Zit, connaissant Madame, ton choix s'explique doublement...

Thérèse a dit…

Caplan, c'est bien le problème, qui voudrait renoncer à la "vie moins chère". Quant à acheter non chinois, chiche ? Possible, mais Il faut se lever tôt. Voir le blog de "Noimpactman"

http://noimpactman.typepad.com/