lundi 7 avril 2008

Histoire de l'art: César, la Dauphine et le pouce

Les chemins de la création artistique sont tortueux. Aussi tortueux que la route que le jeune artiste César Baldaccini avait prise ce 8 avril 1960.

Au volant de sa Dauphine, il avait l'esprit monopolisé par tous les refus qu'il s'était vu signifier lorsqu'il avait présenté ses sculptures en métal soudé à différents marchands d'art. Ceux-ci lui avaient tous dit que son concept ne tenait pas la route et qu'il ferait mieux d'aller travailler dans un chantier naval.

Distrait et déconcentré par ces revers, il ne vit pas assez tôt un virage en épingle à cheveux . La Dauphine allait droit vers le précipice. Il donna un brusque coup de volant, mais ça ne suffit pas. La voiture dérapa, passa par-dessus le parapet et fit plusieurs tonneaux. César, miraculé, n'eut que quelques égratignures, mais la Dauphine était détruite. Comme ses sculptures en métal soudé, elle ne tenait pas la route.

César remonta péniblement la pente en s'agrippant à des racines et fit de l'auto-stop. Pendant qu'il attendait qu'une voiture veuille le prendre, il eut l'idée de venir récupérer l'épave de sa Dauphine et de la vendre non pas à un ferrailleur, mais à un marchand d'art. Un automobiliste s'arrêta enfin et l'embarqua. Quelques jours plus tard, César mit son projet à exécution et ce fut le succès immédiat, au point qu'il dut compresser d'autres voitures pour satisfaire la demande. On connait la suite: la gloire et la notoriété.

Plus tard, en souvenir de ce moment d'inspiration survenu en faisant de l'auto-stop, César exécutera cette sculpture d'un pouce dressé.

4 commentaires:

François Cuneo a dit…

Essaie avec ta Smart pour voir si tu as autant du succès.

Sauf que toi, t'as pas besoin de la compresser, elle l'est déjà…

Caplan a dit…

La Smart, c'est du plastique. Le plastique compressé, ça ne fait pas du tout le même effet que la tôle!

Et arrête de critiquer ma Smart, tu veux?

Jaloux, va!

Anonyme a dit…

Moi, je vais essayer avec le vélo de Zit… mais chut…

Anonyme a dit…

Moi j'apelle pas ça de l'art, mais du business.

On voit bien là à quel point la démarche de l'artiste est sujette aux altermoiements les plus divers, et si le principe en est louable ce qui l'est moins c'est d'en faire bassement du marketing.