jeudi 26 février 2009

Histoire de l'art: Le régime de Jérôme

Nicolas Régnier, Le régime de Jérôme.

Au début du 17ème siècle, Nicolas Régnier, disciple du Caravage, cherche un sujet dramatique pour sa prochaine toile. Il se souvient alors de l'histoire de Jérôme de Monmignac, un précurseur de la diététique un peu dérangé.

Jérôme avait écrit une méthode pour perdre du poids d'une manière radicale. En substance, le régime consistait à sucer des cailloux, mordiller des cure-dents et boire des larmes de fourmis. Jusque là, rien de bien méchant. Les rayons des bibliothèques spécialisées ont toujours été bourrés d'ouvrages de ce genre.

Là où les choses se gâtèrent, c'est quand son ami Matthieu mit le régime en pratique. Il respecta les conseils à la lettre durant plusieurs semaines, tant et si bien qu'il finit par peser 25 kilos, puis mourut. Jérôme s'accusa de la mort de son ami et ne s'en remit jamais.

Le peintre Nicolas Régnier avait là un sujet idéal pour illustrer le thème de la culpabilité. Il représenta donc Jérôme abattu, son ami Matthieu très amaigri en compagnie du fameux bouquin de régime. Induscutablement, un sujet qui garde toute son actualité.

SPIN-N-MATCH a plus d'un tour dans son sac

Voici SPIN-N-MATCH un petit jeu de réflexion et d'orientation et d'anticipation. Dans la case de gauche, vous devez reconstituer la situation décrite à droite. Pour ça, vous faites pivoter la configuration contenue dans le petit carré grâce à la touche espace. Pour déplacer le carré où c'est nécessaire, vous utilisez la souris ou les 4 flèches de directions de votre clavier. Pour chaque niveau, il y a un par déterminé par le développeur, et il y a 40 niveaux. Chose appréciable dans ce type de jeu en ligne: vous pouvez reprendre la partie au niveau où vous l'avez quittée lorsque vous y revenez. Et vous allez y revenir, je le sens...



mardi 24 février 2009

Collection Bergé-Saint Laurent: des millions et des bibelots jusqu'à la nausée

Une salle à manger qui coupe l'appétit.

Aujourd'hui, j'ai eu la confirmation que je ne fais pas partie de l'élite. A vrai dire, je le pressentais un peu, mais ça fait quand même drôle...

Je viens de voir à la télévision un employé de Christie's chargé de la vente de la collection Bergé-Saint Laurent. Il a déclaré: "Ce n'est pas donné à tout le monde d'apprécier à sa juste valeur autant de beauté!"

C'est très cher, donc c'est très beau!

Pouf, pouf!

Il se trouve que depuis quelques jours, on nous montre et remontre les trésors accumulés par les deux esthètes. Alors voilà: je ne dis pas que c'est moche. En matière d'art, il ne faut jamais dire: c'est moche! Il faut dire: je trouve que c'est moche! Et là, ... je trouve que c'est moche! Bien sûr, il y a quelques tableaux et quelques statues que je trouve beaux. Mais cette accumulation (il paraît que ça s'appelle une collection) de bibelots et de meubles me donne une impression de vieux et de goût douteux. En plus, il n'y a pas la moindre trace d'humour. Tout est au premier degré, à part peut-être le flacon de parfum de Duchamp: Belle haleine-Eau de voilette. Mais son prix de vente de 7,9 millions d'euros fait que ce n'est même plus drôle.

Portrait de Madame L.R., de Brancusi, adjugé à 28.1 millions d'euros!

Je pose juste une question: dans ce cas, est-ce la beauté qui fait la valeur, ou est-ce la valeur qui fait la beauté. Le public a surtout l'air d'être fascinés par la valeur marchande de toutes ces choses. Le seul point que je trouve positif, c'est que le produit de la vente va représenter une fameuse aide à la recherche contre le SIDA. C'est déjà ça...

dimanche 22 février 2009

Photo: Los Angeles (1865-2008) This Side Of Paradise (Le Paradis, ou presque)

John Humble, 719 Lincoln Boulevard, Venice.

Dimanche après-midi, bravant la tempête de neige, nous sommes allés au Musée de l'Elysée pour la photographie à Lausanne. Hé oui: il n'y a pas d'Elysée qu'à Paris...

La jolie bâtisse du Musée de l'Elysée, à Lausanne.

Nous avons pu y voir une magnifique exposition: Los Angeles (1865-2008) Le Paradis, ou presque. Comme son titre l'indique très bien, les photos exposées datent du milieu du 19ème siècle jusqu'à l'an passé. Les premières sont plus documentaires que les dernières. L'exposition est divisée en sept sections: Cultiver - Se déplacer - S'activer - Se loger - Se divertir - Se battre - Se projeter. Les photographes les plus anonymes comme les plus connus (Adams, Frank, Winogrand, Avedon, Ritts, etc...) ont été fascinés par cette terre promise américaine qui a vu cultivateurs et cinéastes réussir l'impensable. Mais, comme toujours, il y a l'envers du décor, froid, cruel, impitoyable. Les tirages sont magnifiques et de toutes espèces: de l'albumine à l'imprimante, en passant par l'argentique. Les tirages noir/blanc du début du 20ème siècle sont à tomber à la renverse. Il n'y a malheureusement aucune de ces photos dans le dossier de presse.


Philippe Halsman, Marilyn faisant des haltères.


Leroy Grannis, Hermosa Beach Strand. 1967


Dennis Hopper, Double Standard, 1961

Cette exposition a été montée par la Huntington Library. Lausanne est sa deuxième étape. J'ai tenté de savoir s'il était prévu qu'elle passe par la France, mais personne n'a pu me renseigner. Soyez donc vigilants.

Le catalogue.

En passant par la librairie en sortant de l'exposition, j'ai voulu acheter le catalogue. Il est splendide, mais il y a aussi de quoi tomber à la renverse quand on voit son prix: 105 francs suisses (71€)! J'ai renoncé mais, comme j'avais trouvé Les Américains de Robert Frank à un prix dérisoire en Angleterre, je suis allé voir sur Amazon.co.uk où je l'ai commandé pour l'équivalent de 39 francs suisses (26€). Bon, y vient ce facteur, ou quoi?

Voici le lien pour obtenir le dossier de presse de l'exposition en pdf.

L'exposition continue jusqu'au 19 avril 2009.

vendredi 20 février 2009

Animals: Les animaux font les fous dans la ville

Les week-ends se suivent, mais ne se ressemblent pas sur Milsabor! Dimanche passé, vous avez pu voir des films sur Juan Manuel Fangio. Aujourd'hui, voici un court-métrage beaucoup plus poétique, réalisé par le Suédois Kristofer Ström, du studio Varelsen, sur la musique de Minilogue. Il a eu la bonne idée de mettre son film sur Vimeo, dont la qualité d'image surpasse largement celle des autres sites de mise en ligne.


Retirez le curseur de l'image pour faire disparaître les inscriptions.

Pour voir le film en plus grand format, c'est ici.

mercredi 18 février 2009

Niouzes de Milsabor! Equation

Pointe-à-Pitre =

Pointe ...

... + Pitre

lundi 16 février 2009

Jukebox: MUDCRUTCH

En farfouillant au petit bonheur la chance dans les bacs, je suis tombé sur ce CD. Cette couverture est intrigante, mais MUDCRUTCH, ça ne me dit rien. Je regarde derrière: Produit par Tom Petty, Mike Campbell and Ryan Ulyate. Tom Petty, je le connais, avec ses Heartbreakers. J'aime moyennement. Je l'aime mieux quand il est avec ses potes, les Traveling Wilburys.

J'écoute la galette, et là, c'est magnifique! Je vous mets deux titres en écoute (pas en téléchargement, j'ai peur de me faire taper sur les doigts...) Le premier est composé par Tom Petty. On y plane pendant 9 minutes 30, comme au bon vieux temps. Le second est composé par son pote Tom Leadon:

Crystal River:


Queen Of The Go-Go Girls:


En fait, MUDCRUTCH, c'est le nom du premier groupe de Tom Petty. Par la suite, il est parti avec deux membres pour former les Heartbreakers. En 2007, il retrouve toute la bande à Los Angeles et ils décident d'enregistrer un album en 10 jours, en prise directe pour être dans les conditions live. On peut lire sur la pochette: Recorded live, vocals, harmony, everything. Arrangements done on studio floor. Made in 10 days, no headphones. Et ça s'entend! C'est du bel artisanat. Le son fait beaucoup penser aux Byrds. D'ailleurs, ils reprennent un de leurs titres: Lover Of The Bayou (très dylanien, par ailleurs):



Mais les compositions de Petty et celle de Tom Leadon (Queen Of The Go-Go Girls) et les deux titres traditionnels (Shady Grove et June Apple) ne sont pas en reste. Ce disque tourne en boucle depuis quelques jours et j'ai vraiment une impression de retour aux sources, de recentrage fondamental. Merci Monsieur Petty d'avoir eu cette bonne idée!

P.S.: Dans la foulée, j'ai commandé MUDCRUTCH Extended Play Live, que j'attends avec beaucoup d'impatience!

dimanche 15 février 2009

Histoire de l'art: La fureur de Roy Lichtenstein

WHAAM! Roy Lichtenstein (1963)

L'œuvre de Roy Lichtenstein laisse une impression de candeur enfantine par le choix de son style et de ses sujets. La référence permanente à la B.D., avec ses à-plats de couleurs pures et les bruitages inscrits dans les images sont certainement la cause de cette impression.

Mais, sous cette analyse primaire, il y a une réalité bien plus dure. Dans sa toile la plus connue, Whaam!, tout le monde voit une référence à la guerre de Corée, mais il n'en est rien. En fait, Roy Lichtenstein et sa famille venaient d'emménager dans une jolie petite maison de la banlieue de New York.

A droite, la maison des Lichtenstein. A gauche, celle des Lash.

Le cadre était calme et idyllique, mais chaque fois que Roy voulait se reposer tranquillement dans son fauteuil et réfléchir à ce qu'il allait peindre le lendemain, son voisin mettait en marche sa tondeuse à gazon. Jim Lash était le plus gentil des êtres que la Terre pouvait porter. Toujours souriant, toujours prêt à rendre service. Mais il ne se rendait pas compte que son voisin Roy ne venait à la maison que pour se reposer et méditer.

Aussi, à bout de nerfs, Lichtenstein ne pouvant décemment ni massacrer son voisin, ni même se représenter sur une toile en train de le massacrer, il peignit un avion de chasse américain qui descendait un Mig communiste, une métaphore qui traduisait exactement son état d'esprit.

Si vous détestez votre voisin, n'en venez pas aux mains. Canalisez cette énergie pour en faire une œuvre. Avec un peu de chance et de talent, elle vous rendra célèbre!

jeudi 12 février 2009

Une dédicace de Juan Manuel Fangio

Juan Manuel Fangio, pilote de légende.

Il y a quelques jours, aux puces (toujours les puces!), je tombe sur un bouquin publié en 1958 par Gallimard consacré à Juan Manuel Fangio. LE Fangio qui a donné leur surnom à des générations de fous du volant:

Il a été écrit par Günther Molter, un auteur allemand, au moment même où le quintuple champion du monde prenait sa retraite. Je le feuillette et qu'est-ce que je vois en page de garde? Une dédicace!

Qui peut bien être ce Juan Pizarro?
Pas le conquistador né en 1511!

D'habitude, je ne voue pas un culte immodéré aux pilotes de course, mais là, il s'agit quand même d'une légende du vingtième siècle et ça me fait tout bizarre d'avoir cette signature authentique sous les yeux.

Comme vous avez pu le constater lorsque j'ai acheté ma Smart, j'ai définitivement renoncé à tout rêve automobile, cette saloperie qui nous a bousillé notre atmosphère, et qui continue, d'ailleurs. Mais quand on parle de Fangio, on parle d'une époque où ça ne venait à l'idée de personne de trouver ça mal. Mon père allait voir les courses à Berne-Bremgarten, mon oncle était mécanicien et quand j'étais petit, il y avait des pièces de moteurs plein la maison. J'ai toujours adoré la musique des 6 ou 8 cylindres en échappement libre. Je sais que ça pollue, mais c'est comme ça! Je suis d'autant plus à l'aise que j'ai conscience que c'est fini, que les prochains véhicules qui feront l'admiration des foules seront connus pour leurs économies d'énergie.

A noter que le bouquin en question est vraiment très bien et qu'il raconte par le menu la carrière du pilote argentin. Il fait partie de la collection L'Air du Temps, la très bien nommée. On peut le trouver ici, mais malheureusement pour un prix plus élevé que celui que j'ai payé aux puces... et sans dédicace!

Pour faire bonne mesure dans le vice, je vous propose de faire un tour de circuit en 1957 à Modène, à bord d'une Maserati 250F conduite par Fangio. Accrochez-vous, ça déménage:



Et voici une vidéo de 47 minutes qui raconte toute l'histoire de Fangio:


Si vous n'entendez rien, montez le son (curseur au bas du petit lecteur).

mardi 10 février 2009

Faites de beaux diaporamas avec PictureTrail


Ça ne sert à rien et c'est kitch, mais je trouve toujours ces diaporamas rigolos! Sur PictureTrail, vous pouvez vous bricoler une quantité de diaporamas, du plus dépouillé au plus nunuche.

Il faut d'abord vous inscrire, sinon vous ne pouvez pas envoyer de photos. Sur ce site, les diaporamas s'appellent Flicks, mais cliquez tout de même sur le bouton Diaporamas en haut de la page. Il vous faudra aller sur cette page, scroller et choisir l'apparence, le fond, le graphisme, la taille, etc... de votre diaporama. Ensuite, vous téléchargez des photos directement depuis votre ordinateur ou vous prenez un album que vous aurez créé chez PictureTrail. Lorsque vous avez configuré votre diaporama à votre convenance, vous cliquez sur le bouton orange Sauvegarder et vous obtenez un code html pour l'insérer dans un site ou un blog. Vous obtenez aussi un url que vous pouvez copier sur un mail pour faire voir votre magnifique diaporama à vos amis!


C'est pas beau, ça? Venez passer des vacances en Suisse!

dimanche 8 février 2009

Jukebox: 100% STONES: 100% rock'n'roll

Le groupe 100% STONES: it's only rock'n'roll.

Pour ne pas faire de jaloux, après être allés au Taco's Bar écouter les Fabulous Sergeants qui jouent la musique des Beatles, nous sommes allés écouter le groupe 100% STONES, qui joue la musique des ... Rolling Stones. Ces quatre Français déploient une belle énergie et rendent un son tout à fait intéressant. Le batteur est excellent, le guitariste assure, le bassiste fait le spectacle tandis que Stéphane, le chanteur guitariste qui a plus la dégaine d'Eric Burdon que de Mick Jagger, vibre de tout son être sur les chansons de ses maîtres en rock'n'roll. Bon, dans la vidéo que je mets ci-dessous, c'est une chanson de Chuck Berry, mais la remarque reste valable:

Around and Around


Comme vous pouvez le voir sur le programme du Taco's Bar, le 14 mars prochain Nicholas Young viendra faire planer dans la salle The Soul of Elvis:

Le rendez-vous est déjà pris et je vous en reparlerai.

P.S.: on me signale dans mon oreillette que l'album Raising Sand, de Robert Plant et Alison Krauss dont j'avais parlé ici vient de recevoir le Grammy du meilleur album de l'année.

vendredi 6 février 2009

Les Grands Incapables de l'Histoire

Christophe Colomb, qui n'a pas été foutu de trouver la route des Indes.


Napoléon Bonaparte, qui n'a pas été foutu de gagner la bataille de Waterloo.


Claus von Stauffenberg, qui n'a pas été foutu d'assassiner Hitler.

Niouzes de Milsabor! C'est la crise!



mercredi 4 février 2009

Le saviez-vous? L'origine du "tchat"

Jeunes garçons tchatant en 1937 déjà.

Les ados d'aujourd'hui sont souvent critiqués pour passer des heures à tchater devant leur écran. On met tout naturellement la faute sur le développement fulgurant de l'internet. Mais on vient de découvrir que cette pratique est bien plus ancienne que nous le pensions. Il y a trois quarts de siècle, des jeunes garçons de Lille, passionnés de machines à écrire, se retrouvaient en fin de journée dans un immeuble de la Rue du Tchatikistan pour s'échanger des messages. Chaque jour, ils avaient hâte de se retrouver au Tchat', comme ils disaient. Pour que l'échange soit plus rapide, ils se réunissaient dans la même salle et se passaient les feuilles dactylographiées de la main à la main. En voici un exemple qui prouve que, si le langage a changé, les préoccupations des jeunes étaient les mêmes qu'à notre époque:

Malgré une interruption durant la seconde guerre mondiale, cette pratique a perduré d'une manière confidentielle. Ce n'est qu'à l'apparition de l'ordinateur personnel et du web que son développement est devenu exponentiel. Les jeunes d'aujourd'hui n'ont donc rien inventé. Le saviez-vous?

lundi 2 février 2009

Simpsonisez-vous avec SIMPSONIZE ME.COM


En regardant de temps en temps la série des Simpsons, vous aurez remarqué qu'on y rencontre certains personnages réels comme Bill Clinton, par exemple:

Si vous désirez vous aussi entrer dans la légende, allez sur SIMPSONIZE ME.COM. Ce site est très joli et très amusant.

Il vous faudra tout d'abord choisir la langue. On y trouve le français. Nous n'allons donc pas bouder notre plaisir. Il faut ensuite donner des infos générales sur vous, puis télécharger votre portrait photographique et suivre les instructions pour simpsoniser votre trombine.

Une fois le premier portrait brut obtenu, vous pouvez encore parfaire le tableau en ajustant des détails du visage ou de la dégaine en général. Lorsque vous êtes satisfait(e), vous envoyez votre portrait à vos amis, ou vous le téléchargez simplement sur votre ordi.

Et voilà ce que ça donne pour l'auteur de ces lignes:

Je ne mets pas la photo originale pour comparer, ça me désavantagerait!