Au début du 17ème siècle, Nicolas Régnier, disciple du Caravage, cherche un sujet dramatique pour sa prochaine toile. Il se souvient alors de l'histoire de Jérôme de Monmignac, un précurseur de la diététique un peu dérangé.
Jérôme avait écrit une méthode pour perdre du poids d'une manière radicale. En substance, le régime consistait à sucer des cailloux, mordiller des cure-dents et boire des larmes de fourmis. Jusque là, rien de bien méchant. Les rayons des bibliothèques spécialisées ont toujours été bourrés d'ouvrages de ce genre.
Là où les choses se gâtèrent, c'est quand son ami Matthieu mit le régime en pratique. Il respecta les conseils à la lettre durant plusieurs semaines, tant et si bien qu'il finit par peser 25 kilos, puis mourut. Jérôme s'accusa de la mort de son ami et ne s'en remit jamais.
Le peintre Nicolas Régnier avait là un sujet idéal pour illustrer le thème de la culpabilité. Il représenta donc Jérôme abattu, son ami Matthieu très amaigri en compagnie du fameux bouquin de régime. Induscutablement, un sujet qui garde toute son actualité.