dimanche 15 juin 2008

WATTSTAX: le "Woodstock noir" sur Arte


La bande-annonce de WATTSTAX (1973)

Sur mon programme télé, je vois que le film WATTSTAX va passer mardi soir sur Arte à 22 heures 20. J'en parle parce que j'avais mentionné ce film à la fin de l'article consacré à STAX le 4 mars de l'année dernière (voir ci-dessous).

WATTSTAX est un festival de musique créé en 1972 en souvenir des émeutes du ghetto de Watts (Los Angeles), en Californie qui opposèrent la communauté noire à la Garde Nationale en 1965. Ces émeutes firent 34 morts et 900 blessés. Le nom WATTSTAX est une contraction des mots Watts et Stax, la maison de disques dont viennent la plupart des artistes présents: Isaac Hayes, Rufus et Carla Thomas, the Staple Singers, Albert King... Ce film est considéré comme le "Woodstock noir" mais, contrairement à son prédécesseur, il comporte moins de musique et plus d'interviews, ce qui peut être critiquable. Mais il illustre bien la prise de conscience de la communauté Noire Américaine avec, par exemple, un discours de Jesse Jackson qui invite le public à répéter avec lui: "i am somebody!"

Voici l'article de Milsabor! du 4 mars 2007 consacré à Stax:

Pour Noël passé, j'ai reçu (un peu à ma demande il faut le dire...) le coffret de quatre CD qui retrace l'histoire du studio STAX. Je ne vous dis pas le bonheur!

Créé en 1959 à Memphis par Jim Stewart et Estelle Axton, sa sœur qui a hypothéqué sa maison pour amener les premiers fonds, ce studio sera le vaisseau amiral de la soul du sud durant les années soixante pendant que Motown, à Detroit sera celui du nord industriel.

De la même manière que les Européens avaient à choisir entre les Stones et les Beatles, la force brute contre la sophistication, les Américains ont eu à choisir entre Stax et Motown, entre Otis Redding et Diana Ross et ses Supremes.

Que les choses soient claires: j'adore Diana Ross et, comme je n'ai pas vraiment choisi entre Beatles et Stones, je n'opposerai pas les deux temples de la soul. Et encore, je ne parle pas d' Atlantic...

Bref, foin de querelles de clochers, ce coffret est une merveille. Il regroupe les meilleurs morceaux des Bar-Kays, Booker T & The MGs, Eddie Floyd, Isaac Hayes, Albert King, Otis Redding, Sam and Dave, Carla et Rufus Thomas et many many more, comme dirait l'autre.

Le quatrième CD est composé uniquement d'enregistrements live et je ne résiste pas à vous faire écouter deux véritables bombes d'Otis Redding qui valent leur pesant de dynamite. J'aurais donné cher pour aller à un de ses concerts!

Shake (mp3)


Try A Little Tenderness (mp3)


Dans la foulée, à la recherche d'informations sur ce studio mythique, je me suis procuré SWEET SOUL MUSIC l'excellent bouquin publié chez Allia que Peter Guralnick a consacré au R&B, à la soul music et aux espoirs d'émancipation à travers les destins de Sam Cooke, Ray Charles, Solomon Burke, Otis Redding, James Brown, Aretha Franklin, Isaac Hayes ou encore Al Green et plus particulièrement à l'épopée de STAX, de ses débuts laborieux jusqu'à sa fin annoncée par les morts tragiques d'Otis Redding et de Martin Luther King. Le sous-titre de l'ouvrage résume tout son argument: Rythm & Blues et rêve sudiste de liberté.

Le point d'orgue de ce courant a été immortalisé en 1972 par un film consacré au festival Wattstax, le "Woodstock noir".

En voici la bande annonce:

Wattstax

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